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Ma première Expo

par Mori Nadal

publié dans humour

Plus le temps passe, plus j’accumule les rencontres et plus je me dis que j’aurais dû faire humoriste. J’aurais fait un malheur dans le comique de situation.

Moi qui suis souvent inadaptée de par mon léger syndrome, je peux vous dire ici qu’il y a des jours où je me sens réellement bien accompagnée.

Je tiens donc la salle dans laquelle j’expose mes photos de nus en noir et blanc, à partir de modèles vivants (explications nécessaires pour la suite). Mon associée expose ses dessins.

Elle m’avait prévenue. « On va te poser des questions sur la technique, tes choix, les pourquoi, etc… »

Ce qu’elle a omis de me signaler, ce sont les questions dénuées de sens ou inadéquates sans compter certaines réflexions qui dessinent sur mon visage un grand point d’interrogation.

En voici un échantillon…tous sexes et âges confondus…Monsieur Bigard, attention, vous avez de la concurrence !!

- bonjour, je peux entrer ?

(non abruti, reste dehors je vais te faire passer les cadres)

- ah. C’est des photos. Ce sont des noir et blanc ?

- (au taquet le mec !) oui. Et au fond vous avez des dessins en noir et blanc aussi.

- et ce sont des nus ?

- oui. (non demeuré, c’est la nouvelle collection automne hiver)

- et les photos, c’est à partir de photos ?

- pardon ? (il me faut souvent un certain temps pour comprendre les subtilités du langage parlé)

- les femmes, ce sont des photos à la base ?

- non, ce sont des modèles vivants et palpables. (pardon mes modèles…j’en pouvais plus)

- ah oui. Les dessins sont beaux aussi.

- oui, le mot est faible. Mais là les modèles, ils existent pas. (on joue au con ?)

- vous savez, j’ai acheté des peintures pour 300 euros et comme mes murs sont remplis, je peux plus me permettre d’en rajouter.

- je comprends. Il faudrait acheter d’autres murs…(un point pour moi)

- bonjour.

- bonjour messieurs.

Ils étaient deux…à regarder le plafond et les vitraux. Sans commentaire. Mais au moins, je sais à présent pourquoi les fenêtres sont si étroites...c'est pour pas que le soleil soit trop présent dans la chapelle. oui, je réside dans le midi...

- bonjour

- bonjour monsieur.

Lui n’a rien dit du tout. Admiratif et fan.

- c’est vraiment superbe.

- merci. Vous êtes artiste vous-même ?

- nous je suis enseignant/chercheur en mathématiques

- oh un scientifique ! j’adore les sciences. Vous êtes à l’université de Perpignan ?

- non j’étais en Alsace. J’aime aussi les courbes !

- ah vous voyez, les mathématiques ne sont jamais loin.

Cet homme était charmant. Son intérêt pour les courbes de mes modèles a pris une valeur exponentielle.

- bonjour

- bonjour madame

Se dirigeant direct vers les dessins de ma partenaire :

- c’est magnifique.

- oui, époustouflant.

Puis jetant un œil sur les photos :

- ah et ça c’est des photos quoi !

(oui on avait plus de tapisserie pour la déco. Connasse)

Mais question gaffe, je n’ai aucune leçon à apprendre :

- bonjour

- bonjour Madame

- je viens de chez mon kiné, y'a un cabinet pas loin. j'ai vu que la chapelle était ouverte alors je viens voir. Je l'ai pas su, c'était dans le journal?

- oui madame c'est paru deux fois, Une annonce et un article.

- de toute façon je n'achète pas le journal.

- ????? (là j'affiche un air idiot)

- oh que de belles photos ! c’est la première fois que je vois ce genre là.

(vu son âge canonique, cette femme a dû connaître Joseph Niepce..)

- oui, c’est un style.

- vous savez, j’ai encore ma photo de mariage, c’est comme si elle avait été faite hier.

Et…roulement de tambour pour la gaffe de l’année :

- oui du temps des plaques, c’était du solide.

Bang. Purée mori, prends ton ours et va coucher !

Les plaques datent de la fin du 19ème siècle.

Que voulez-vous, je suis épuisée par la connerie humaine.

Pour terminer en beauté :

- bonjour !

- bonjour monsieur.

- je rentre parce que je m’étouffe dehors.

- vous avez raison. Il fait meilleur ici. (c’est pas en voyant mes nus que tu vas prendre froid mon gars !)

Après une visite poussée, prise de cartes et intérêt bien montré pour nos œuvres…il vient vers moi…

- je peux vous demander quelque chose ?

- je vous en prie.

Et ce sera le clou du spectacle :

- QUAND A-T-ON REFAIT LE PLANCHER ?

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